Passe ton buzz d’abord !

Pour être édité, il faut avoir du talent : j’en suis certain… mais du talent dans le relationnel, le commercial, bref, il faut naviguer dans ces eaux profondes qui vous font avoir du piston – pardon, on appelle cela du réseau aujourd’hui. Et pour en avoir, il faut faire le buzz, même dans un domaine autre, il vous faut être pipole ou fils de pipole. À ce moment-là, vous devenez bancabeule, donc intéressant, et votre talent d’auteur, même médiocre, se trouve valorisé.

On ne peut en vouloir aux éditeurs de tenter d’amortir leurs auteurs, ce ne sont pas des bienfaiteurs mais des chefs d’entreprise, après tout, et leurs contraintes sont terribles dans un monde de plus en plus numérique, de plus en plus consommateur de vide.

Alors, parfois, souvent, fi est fait du talent pour la rentabilité !

Et du talent, dans l’écriture, au fait, nous les sans-éditeurs, en avons-nous ? Car ce serait un bon motif de refus de publication si nous n’en avions pas ! Le problème est que nous ne le savons pas, car nos manuscrits sont rejetés avant même avoir été réellement lus, et donc critiqués, ce qui aurait pu être utile pour les rendre plus « publiables ». Les courriers de retour sont laconiques et non constructifs : aucune annotation manuscrite, aucun commentaire qui prouveraient la lecture tant espérée !

Et le temps passe, et l’on se lasse…

Quant à l’autoédition, elle est mal vue : « on » n’en veut pas : les autoédités, par définition, sont forcément de mauvais écrivains, puisque non édités par le réseau traditionnel.  Non Monsieur ! Ce sont juste au départ de mauvais vendeurs, qui n’arrivent pas à dire tout le bien qu’ils pensent de leur ouvrage, par modestie, par pudeur…

–    Lisez-moi, je vous dis que mon ouvrage, c’est de la bombe !

Impossible à dire, à écrire, juste à penser…

Moi, Thierry Brayer, je viens de terminer mon troisième roman « Le rabot de Louis » : deux ans de travail tous les jours, 500 pages A5, une saga sur 250 ans, de bonnes critiques « internes », d’énormes frais d’impression et d’envoi, et puis quoi à la fin ?

Rien ou presque…

Faut que j’arrête d’écrire, faut que je fasse le buzz d’abord…


http://thierrybrayer.fr/le-rabot-de-louis/

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